Carpentras vs Neuville, soit le dernier vainqueur de la coupe de France opposé au champion de France. Assurément les dirigeants du MB Carpentras aux manettes du premier tournoi international de moto-ball, ont placé la barre haut. Peut-être pas aussi élevé que le pic du Mont Ventoux (1910), le Géant de Provence toujours cranté de neige, dont l’adret domine la plaine du Comta venaissin. Mais on s’y rapproche. Car avec les Allemands de Taifun-Morsch et les voisins de Valréas, c’est le gotha de ce sport hybride largement inspiré des règles du football et associant donc les as des une-deux et les virtuoses des deux-temps (250 cm3), qui est réuni au stade Pons.

A l’instar de la Papaline d’Avignon, succulente confiserie parfumée à la liqueur d’origan, le moto-ball a vraiment la cote dans le Ventoux. Et même bien au-delà. En attestent, les centaines de spectateurs agrippées aux rampes métalliques cerclant l’aire de jeu. Certes ces derniers gesticulent et indiquent d’un index tendu où le pilote provençal doit transmettre l’imposante sphère coincée le plus souvent dans leur guide balle. Mais leurs encouragements se diluent dans le bruit assourdissant des bécanes.

Et sur le terrain en terre fangeuse car arrosée avant chaque match pour éviter que les épaisses colonnes de poussière ne perturbent l’évolution des acteurs, les ténors sanglés dans des combinaisons et équipés de multiples protections (casques, genouillères et coudières), entrent en action. Et virevoltent : avec des démarrages « à fond le carafon » dans les couloirs et des volte faces soudaines à l’approche de la zone de hors-jeu destinée à protéger les gardiens : c’est de la haute voltige. Balle en cloche, déviation sans contrôle ou reprise de la tête smashée : les protagonistes passent en mode brésilien. Leur adresse de la balle le dispute alors au contrôle total de l’engin. Provoquant parfois l’effroi, le show valait vraiment le déplacement, à Carpentras ! Et dimanche, c’est rebelote avec Carpentras en finale !

Les matches

Pour leur entrée en lice face à Neuville, les Carpentrassiens ont d’entrée mordu la poussière face à Neuville. Si la partie s’est avérée assez fermée dans le jeu, les Provençaux ont bien soutenu la comparaison dans l’axe. « Leurs ramasseurs » en position défensives sur les couloirs et chargés de s’interposer face aux incursions, comme « leurs chasseurs » chargés de l’animation offensive du jeu ont maintenu une cadence relevée, sans pour autant être récompensés. Le joueur de Romain Flandrin décochant par exemple une frappe lors du premier quart temps, obviée par la transversale. Mais Neuville laisse passer « les giboulées » de Mars. Et sort de sa boîte, par l’entremise de Farré, auteur de deux buts. Les joueurs de Nouvelle-Aquitaine vont ensuite confirmer leurs bonnes dispositions face à Taifun-Morch (5-2).

En fin d’après-midi, les Provençaux se sont imposés sur la plus petite marge face aux mêmes Allemands. Ils décrochent ainsi leur ticket pour la finale aujourd’hui. « Nous en phase de préparation et nos automatismes ne sont pas encore bien réglés, reconnaît Michel Samitier (52 ans), l’entraîneur du MBC. Longtemps milieu de terrain du club de football de Carpentras, ce dernier a évolué en R1. Néanmoins, il affiche la particularité de n’avoir jamais joué au moto-ball. Il apporte néanmoins sa griffe à l’effectif carpentrassien. Son tempérament pédagogue et son discours simple et bien structuré dans le domaine tactique, est particulièrement bien par ses joueurs. Lesquels disposent encore de quinze jours pour affiner leurs stratégies. Car ils attaqueront le championnat Élite, le samedi 6 avril, toujours au stade Pons. Et face à Valréas, pour d’entrée une affiche régionale. Chaud devant !

Le programme de dimanche

C’est aujourd’hui l’entrée en piste du MBC Valréas, club référence du moto-ball à l’échelle nationale avec 16 bagues tricolores et 11 coupes de France à son palmarès.

À 11 h : match pour la troisième place : Valréas-Taifun.

À 14 h, La finale : Carpentras (Élite) -Neuville (Élite)

Tarif : 10 €.